A 19 ans,Missak et Karabet,son grand frère,débarquèrent à Marseille.Missak y travailla.Puis les deux hommes remontèrent à Paris.Deux ans plus tard,Karabet mourut.
En 1935,Missak devint chef d'un journal Arménien et rencontra Mélinée,sa future femme.
Missak fut incarcéré dans le camp de Compiègne(camp anti-communistes) après avoir été arrété par la Police(en Juin 1941),après que cette dernière est découvert chez lui des Tracts anti-Nazis(Voir scène dans "L'armée du crime).Il y fut libéré quelques semaines après après avoir affirmé de ne pas être communiste(alors qu'il l'était).
A la suite de cet évènement,Missak devint chef d'un groupe de FTP-MOI(en 1943).Quelques mois plus tard,il succèda à Boris Holban en devenant commissaire militairedes MOI.(A la mort de Missak,Holban reviendra à son poste de commissaire militaire des MOI.)
Vers le 16 Novembre 1943,Missak fut arrété,comme les autres membres du Groupe Manouchian.A leur procès,Missak fut accusé d'avoir orchestré 56 actions "terroristes",ce qui fut cent cinquante morts et six cent blessés.
Missak fut fussilé le 21 Février 1944 au Mont Valèrien avec ses 21 hommes.
Voici la lettre d'adieu de Missak à sa femme Mélinée:
Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. Nous allons être fusillés cet après-midi à 15 heures. Cela m'arrive comme un accident dans ma vie, je n'y crois pas mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais.
Que puis-je t'écrire ? Tout est confus en moi et bien clair en même temps.
Je m'étais engagé dans l'Armée de Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la Victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu'il méritera comme châtiment et comme récompense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous... J'ai un regret profond de ne t'avoir pas rendue heureuse, j'aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute, et d'avoir un enfant pour mon bonheur, et pour accomplir ma dernière volonté, marie-toi avec quelqu'un qui puisse te rendre heureuse. Tous mes biens et toutes mes affaires je les lègue à toi à ta s½ur et à mes neveux. Après la guerre tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l'armée française de la libération.
Avec l'aide des amis qui voudront bien m'honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d'être lus. Tu apporteras mes souvenirs si possible à mes parents en Arménie. Je mourrais avec mes 23 camarades(22 sans Olga Bancic?) tout à l'heure avec le courage et la sérénité d'un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n'ai fait de mal à personne et si je l'ai fait, je l'ai fait sans haine. Aujourd'hui, il y a du soleil. C'est en regardant le soleil et la belle nature que j'ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis. Je pardonne à tous ceux qui m'ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus. Je t'embrasse bien fort ainsi que ta s½ur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près, je vous serre tous sur mon c½ur. Adieu. Ton ami, ton camarade, ton mari.
P.S. J'ai quinze mille francs dans la valise de la rue de Plaisance. Si tu peux les prendre, rends mes dettes et donne le reste à Armène."
La grande image provient des Archives de la Préfecture de Police.

FFIdu73, Posté le dimanche 09 janvier 2011 07:47
un grand homme repo a son ame !